1. |
||||
L'ENSEIGNEMENT DE MON VIEUX
Deux gouttes de nausée
Plic! Plic!
Au fond du marécage
Au fond d'un verre trop sage
Deux gouttes de rosée
Plic! Plic!
De la pétale absente
Coule sur l'herbe abondante
N'y regarde pas de trop près, mon petit fils,
Disait mon vieux désabusé
Du monde des vivants je n'ai vu que la fange
La beauté des hommes je ne l'ai vu qu'en songe
Deux larmes orangées
Plic! Plic!
Sur le corps du vieux
Coincé sur son pieu
Deux gouttes de sueur
Plic! Plic!
Imprègnent sa chemise
d'une auréole grise
Faut pas trop te fouler si tu veux rire
Dit le vieux mourant sur son pieu
Faut pas faire comme moi, j'ai conservé le pire
De tout ce qu'il fallait garder de ces lieux
Deux gouttes de rosé
Plic! Plic!
Tombent au fond de son verre
Vont noyer ses artères
C'est deux larmes qui coulent
Plic! Plic!
Sur une joue absente
Lentes, lentes, lentes...
Faut savoir nager petit, si tu veux vivre!
Disait mon vieux clodo ivre
Faut pas faire comme moi j'ai coulé absent
Tout au fond de mon abcès d'absinthe.
|
||||
2. |
Dans mon garage
05:26
|
|||
DANS MON GARAGE
Y a un clodo dans le garage
Il est entré, j’sais pas par où
Il a du sauter le grillage
Et maintenant il fait son trou
Dis moi chérie, qu’est c’que j’peux faire
De ce mec qui s’est installé
Dans le sou sol du propriétaire
Et qui ne veut pas s’en aller ?
Refrain
Vous pouvez demander autant que vous voudrez
Je suis vraiment comme tout le monde
Je suis prêt à aider, je suis très dévoué
On vous le dira à la ronde
Mais si j’aime mon prochain, si j’ai l’âme élevée
Le cœur plus grand qu’une mappemonde
Je peux pas accueillir, comme le dit la télé (on dit à la télé) (à la TV)
Toute la misère du monde
Surtout dans mon garage
Y a un bonhomme dans l’escalier
Qui me demande la permission
De rester pour se reposer
Car dehors c’est pas folichon
Dis moi chérie, j’suis bon garçon
Je vote à gauche, j’suis concerné
Mais j’voudrais bien ton opinion
Comment lui dire de se casser ?
Refrain
Vous pouvez demander autant que vous voudrez (vous pouvez le demander à qui vous voudrez)
Je suis vraiment comme tout le monde
Je suis prêt à aider, je suis très dévoué
On vous le dira à la ronde
Mais si j’aime mon prochain, si j’ai l’âme élevée
Le cœur plus grand qu’une mappemonde
Je peux pas accueillir, comme on dit à la télé (à la TV)
Toute la misère du monde
Surtout dans l’escalier
Y a un brave gars dans le salon
Il a pas l’air méchant du tout
Il fait plutôt triste impression
Il a l’air d’être au fond du trou
Dis moi chérie, j’voudrais t’y voir
On dirait bien qu’il va pleurer
Où donc as tu mis les mouchoirs
Si c’est à moi de l’consoler ?
Refrain
Vous pouvez demander autant que vous voudrez (vous pouvez le demander à qui vous voudrez)
Je suis vraiment comme tout le monde
Je suis prêt à aider, je suis très dévoué
On vous le dira à la ronde
Mais si j’aime mon prochain, si j’ai l’âme élevée
Le cœur plus grand qu’une mappemonde
Je peux pas accueillir, comme on dit à la télé (à la TV)
Toute la misère du monde
Surtout dans mon salon.
Y a un quidam dans le grenier
Qui me regarde bien n face
On dirait qu’il va s’effondrer
Mais qu’est c’qu’il fout dans cette glace ?
Dis moi chérie, fais moi plaisir
Est ce que c’est moi dans ce miroir
Est ce que c’est moi ce triste sire
Est ce moi qui fait peine à voir ?
Refrain
Vous pouvez demander autant que vous voudrez (vous pouvez le demander à qui vous voudrez)
Je suis vraiment comme tout le monde
Je suis prêt à aider, je suis très dévoué
On vous le dira à la ronde
Mais si j’aime mon prochain, si j’ai l’âme élevée
Le cœur plus grand qu’une mappemonde
Je peux pas accueillir, comme on dit à la télé (à la TV)
Toute la misère du monde
Surtout dans mon grenier.
Il y a un mec dans le garage
Je crois qu'il me ressemble un peu
Il me dit qu'il a fait naufrage
Qu'il lui faut la chaleur d'un feu
Dis moi chérie, viens donc me voir
Je crois bien que je vais craquer
Je ne voudrais pas faire d’histoires
Mais j’peux pas dire de m’en aller
Refrain
Vous pouvez demander autant que vous voudrez (vous pouvez le demander à qui vous voudrez)
Je suis vraiment comme tout le monde
Je suis prêt à aider, je suis très dévoué
On vous le dira à la ronde
Mais si j’aime mon prochain, si j’ai l’âme élevée
Le cœur plus grand qu’une mappemonde
Je peux pas accueillir, comme on dit à la télé
Toute la misère du monde
Surtout dans mon garage.
|
||||
3. |
Le petit fils d'Adam
03:35
|
|||
LE PETIT FILS D’ADAM
Que le petit fils d’Adam
Est fier de son savoir
Quand il sert à asseoir
Ses préjugés d’antan
Que les hommes soient égaux
Personne ne le niera
Que certains soient plus beaux
Tout le monde vous le dira.
Ce que je vais conter
Ne porte pas de nom
Mais pourtant a souillé
Quelques générations
En ce siècle passé
La science et la Raison
S’étaient instituées
Guides de l’opinion
Des savants, hommes de bien
Dûment anthropologues
Étaient les apologues
Du mâle et de l’aryen
Sous couvert de science
Et sous couvert de foi
Une mâle suffisance
S’imposait par la loi.
Refrain
Pourtant on était sûr
Qu’on ferait tomber les murs
De la superstition.
Les femmes étaient illico
Priées d’être épousées
Renvoyées à leurs fourneaux
Leur innocente beauté
Et malgré quelque affaire
On accordait aux youpins
Un peu moins qu’un pied-à-terre
Un peu moins qu’un strapontin
Quant aux pauvres, rendant l’âme,
Nul doute qu’ils aient du
A leurs mœurs infâmes
Leur vie et leur statut
Aux populaces démunies
D’atouts civilisés
On donnait le Saint Esprit
Avant de refuser
Aux nègres, aux moricauds
L’ambition d’être humain
Ou les mettre, à défaut,
Au rang des assassins
On mesurait les crânes
L’indice céphalique,
Une science d’âne
Prenait des airs bibliques
Refrain
Pourtant on était sûr
Qu’on ferait tomber les murs
De la superstition.
(Or) On sait à quoi aboutit
Cette rude ambition
De classer en parties
Une population
Habituée à être
Vaille que ville au milieu
De ceux qui ont vu naître
Les enfants du Bon Dieu.
Le monde en l’an quarante
Perdit sa dignité
Dans des idées puissantes
Que l’on peut oublier
Gardons nous de l’Histoire
Quand elle n’est que farce
Propice à nous faire croire
Qu’on peut sauver la face
Devant les conséquences
D’idées mal digérées
De monceaux de souffrance
Et de corps mutilés.
Mais souvenons nous d’elle
Rappelons la souvent
Quand elle pointe, cruelle,
L’ampleur de nos errements
Refrain
Pourtant on était sûr
Qu’on ferait tomber les murs
De la superstition.
Dès lors, quand se réveillent
Nos certitudes d’antan
Gardons la bonne oreille
Sachons d’où vient le vent
Qu’un de ces trissotins
S’avise de nous prouver
Que nous sommes entre les mains
D’une nature supposée
Que la forme des crânes
Le sexe, la peau, les gènes
Feraient de nous un âne
Ou un fils de Diogène
Dès lors, réveillons nous
L’Histoire a fait un tour
La bête sort de son trou
La voilà de retour
Sous de nouvelles couleurs
Oripeaux moins barbares
Et la voilà qui leurre
Le propos de comptoir
Devant un verre de vin
Quand nous croyons savoir
Et nous croyons devin
Nous répétons l’histoire.
Refrain
Pourtant on était sûr
Qu’on ferait tomber les murs
De la superstition.
|
||||
4. |
Portrait d'un absent
02:17
|
|||
PORTRAIT D’UN ABSENT.
Paris au printemps
trouble les plus sages
dommage au passage
Que ce ne soit pas moi
Je bois mon café
Au comptoir du large
Je m’accroche à la barge
Mais elle n’est pas pour moi
Refrain
Les enfants qui galopent
Au sortir de l’école
Et les cœurs qui décollent
Çà n’est plus pour moi
Les pas qui se perdent
Au hasard des rues
Les allées et venues
Ne sont pas pour moi
Tu accomplis tes rêves
T’étourdir en (de) voyages
Dommage au passage
Que je ne sois pas là
Refrain
Les bateaux qui se barrent
Qui larguent les amarres
Et me laissent ventre au port
Ils ne sont pas pour moi
Ton absence est mienne
Sur la méridienne
Les yeux grands ouverts
Tu songeais à partir
Tu rêvais d’avenir
D’amours et de sourires
Dommage au passage
Tu ne rêvais pas de moi
Refrain
Mais les propos de hasard
Les chansons de bazar
Il ferait beau voir
Que ce ne soit pas pour moi.
(inspiré du documentaire “Thierry, portrait d’un absent" - 1er quatrain de Thierry Porcheron ...)
|
||||
5. |
Pod'Bic
03:07
|
|||
PEAU D’BIQUE.
C’était une emmerdeuse quasiment historique
Elle seule avait le droit de se plaindre au patron
Le patron c’était moi et j’vous jure, peau de bique
Qu’elle m’en a fait voir, voir sur l’air des lampions
Et elle se plantait là en plein après-midi
Elle s’allongeait lubrique au milieu du salon
Faisant craquer les ressorts d’un vieux canapé lit
En lançant des oeillades qui m’en disait trop long
Et me v’là à l’ouvrage bien forcé, c’est l’commerce
Ici c’est ma cliente qu’est reine et je n’aurais
Jamais osé prétendre, pour une histoire de fesses
Que mon intégrité se volatilisait
C’était une vraie chieuse, on n’en f’ra jamais plus
Elle me piquait mes tiges, cachait mes sauciflards
Pour m’empêcher de boire, coupait mon beaujolais
Noyant ses turpitudes sous de piètres histoires.
Car c’était pour mon bien, pour conserver ma ligne
pour que j’ai la santé au zénith de la forme
Vous savez, mes artères je m’en fiche comme d’une guigne
J’ai le cœur un peu faible, j’ai pas le ventre aux normes
Pour que j’sois pas trop laid et surtout présentable
Que je perde le rouge qui me montait au nez
Elle a fait une razzia, supprimant de la table
Tout c’qu’est bon à manger et j’étais rationné
C’est une enquiquineuse dûment assermentée
Et pour qu’j’ai d’la culture et de belles opinions
Elle m’a sucré mes livres et mes bandes dessinées
Elle a jeté mes disques et mon accordéon
Pour que j’sois pas trop con et surtout présentable
Pour que je puisse tenir une conversation
Sans dire trop de bêtises mais sans être admirable
Elle m’a fait regarder “Questions pour un champion”.
Mais là c’était pousser le sadisme un peu loin
Pourrait on supporter cet étalage pervers?
On peut être honnête homme on n’est pas moins humain
C’est là qu’j’ai décidé que j’me mettrai au vert
Au vert, çà voulait dire qu’il fallait partir loin
Tell’ment qu’elle viendrait pas, tell’ment qu’ce s’rait dangereux
Alors j’me suis tiré jusqu’au bistrot du coin
Et pour y arriver, y a bien deux ou trois feux.
Mais des fois, je l’avoue, j’crois qu’elle me manque un peu
De ses reproches injustes, j’en ai la nostalgie
Ici, dans ce bistrot où y a des amoureux
Qui se font des idées sur c’que sera leur vie
Alors avec mes potes autour d’un beaujolais
On sort toutes nos gitanes, on bouffe un morceau de bleu
(d’Auvergne)
Mais si ma p’tite femme était là, j’lui dirais
“S’il te plaît ma Titine, fais moi chier un p’tit peu!”
|
||||
6. |
La prière
05:22
|
|||
LA PRIERE
On a trainé nos carcasses
Sur une terre trop fatiguée,
Une terre trop lasse
Détestée
Tu nous a crées infirmes
Et à en croire ce qu'on dit
A la souffrance rime
Notre vie.
Refrain :
Et si derrière notre pluie
On esquisse parfois
Un sourire.
C'est encore notre ennui
Qui s'étire.
Tu parles de délivrance
Tu nous parles de félicité
Mais regarde quelle enfance
Tu nous a donnée.
Mon Dieu, bon dieu comme tu y vas
Comment peux tu nous demander
De nous agenouiller
Devant toi ?
Refrain :
Pour des vieux déjà morts
Est il sain de se plier encore
Même pour la bonne cause
Le bon droit ?
On a les mains qui s'étiolent
On a le pays qui chavire
Dis, vieux, c'est pas drôle
De souffrir.
Des prières tu as voulu
Et des larmes de circonstance
Mais notre souffrance
Qu'en fais tu ?
Mon Dieu que nous as tu laissé
Si ce n'est la crédulité
Et un goût amer
Sur la langue ?
Refrain :
On aurait aimé, tu sais
Répandre un peu de lait sur nos plaies
Et un peu de sel
Sur nos vies.
Mais tout çà.... c'est du passé
Tout çà n'est que regrets
On a autre chose à dire
Tu ne crois pas ?
Et même, même si on croit pas en toi
Même si... on traine notre flemme
On te trouve quand même
Bien sympa.
Refrain :
C'est vrai qu'on n'est pas très sérieux
C'est vrai qu'on ne fait pas de notre mieux
Mais on vit pas vieux
Sur cette terre.
( Et même) si parfois on t'offense
S'il faut on prendrait ta défense
Car dans l'fond ici y'a pas
Beaucoup mieux.
|
||||
7. |
||||
ON SE SOUVIENT DES ODEURS.
Cà sent bon,
Cà sent bon l'hiver
Et le soleil qui s'engouffre
Sous les combles poussiéreuses
Ca sent bon la chambre du petit
Ses jouets versés à demi
Pendus au coffre,
Abandonnés
Ca sent bon les souvenirs
Quand le soleil survient
Après les pluies
Quand les matins s'illuminent
Et viennent se poser
Sur ton épaule
On se sent bon et on se sent petit
Et on se sent à demi oublié
On s'était un peu perdu en grandissant
En fermant les persiennes
Une à une alignées
De nos têtes
On s'était peut être assombris
On s'était peut être assoupis
Ca sentait le froid et le moisi
On oublie... bon sang
C'qu'on oublie.
Mais bon sang, bon sang, y a des matins
Où çà sent l'enfance dans toute la maison
Mais bon sang y a des matins
Où çà sent la bande, la famille, les copains,
Ca sent bon.
|
||||
8. |
||||
J’attends qu’un chien m’recueille.
Ce jour où j’ai vidé
Le fond de mon larfeuille
Maint’nant qu’j’ai tout largué
J’attends qu’un chien m’recueille
Un pro de la chemine
Qui a la gueule cassée
Qui a la mauvaise mine
Qu’ont tous les chiens blessés
Un clebs qui s’rait peureux
A force de prendre des coups
Et qu’a l’cul si merdeux
A l’asseoir n’importe où
Et qui s’fout comme j’me fous
De ma première pétasse
Que je creuse mon trou
En sifflant ma vinasse
J’l’appellerai par des noms
Qui sont rien qu’des plus cons
Et çà l’amusera bien
Que je l’appelle Pif le chien
Il collera à mes guêtres
Et j’vous jure, j’en doute pas
Il saura comment mettre
Ses pattes dans mes pas
Il me dira “Raconte moi”
Tes histoires si tendres
Qu’elles n’intéressent que toi
Mais j’aime bien les entendre”.
(Et) il s’fout’ra comme j’me fous
Des enfants qu’j’ai pas eus,
Que je boive comme un trou
Assez pour être cocu
On ira doucement
Sous la pluie, sur la plage
Comme deux vieux amants
On s’caressera l’pelage.
S’il a la truffe causante
Même si qu’il cause presque pas
Sa patte est consolante
Il la pose sur mon bras.
C’qu’a été ma carrière
Faudra qu’je lui raconte
(Et) il m’r’gardera d’un air
De dire “Y a qu’toi qui compte”.
Et il s’fout’ra autant
Que d’sa première portée
D’la groseille que fièrement
J’ai à la place du nez.
Des bavards je te jure
Qu’on a des choses à se dire
Même des choses qu’on murmure
Des secrets, des fous rires.
(Mais) des fois quand on discute
Y’a des clampins qui croivent
Qu’on est deux qui s’disputent
Qu’on est deux qui s’maravent
Alors qu’on est deux frères
Sauf qu’un, il a quatre pattes
L’autre, il a un réverbère
Et un restant de cravate.
Et ils’foutra comme
De sa première clébarde
Comme moi j’me fous d’ma pomme
Et j’ me fous d’la camarde.
|
||||
9. |
La corne
01:43
|
|||
LA CORNE
Je ne l'ai plus entendue depuis si longtemps
Cette corne de brume brâmant en plein hiver
Accpmpagnant nos pas sur le chemin de l'école
On se sentait mystérieux et anonymes.
Dans ce brouillard opaque cette purée d'argent
Où nous aimions tant faire semblant de nous perdre
On suivait aux abois la danse un peu folle
Des passants qui prenaient des airs de pantomime.
Depuis combien d'années et combien d'aventures
Ne l'ai je plus entendue cette corne de brume
Dans ces petits matins argentés et frileux
Où on se rejoignait aux portes de l'école
En se chauffant les mains, craignant les engelures
Craignant les parents, leurs attentions et les rhumes
On parlait tout bas des filles et des vieux
En piétinant le sol, engoncés dans nos grolles.
Et il faisait trop froid pour jouer aux cow-boys
Nos doigts sont trop gelés pour une partie de billes
On pouvait pas courir sur le sol verglacé
On restait à regarder nos bouches qui fument
Alors on inventait des histoires un peu folles
Dans des pays lointains et dans de grandes villes
Avec des chevaliers, des monstres et des fées
Et des cris inspirés par cette corne de brume.
|
||||
10. |
Le cadeau
02:41
|
|||
LE CADEAU.
Quand le vieux nous a convoqué
Sa voix portant du haut des cieux
C’est fou ce qu’il nous a donné
Nous n’en avons pas crû nos yeux.
Il nous a dit : “Faites attention
J’en f’rai pas d’autres de ces cadeaux
Aussi, écoutez ma leçon
D’abord, çà s’appelle un cerveau”.
Refrain
Surtout faites en bon usage
Vous êtes mes petits enfants
Abel, s’il te plaît, reste sage
Caïn, tu en feras autant.
Un cervelet pour être droit
Se tenir debout comme un homme
Et un cortex pour être en droit
De prétendre que l’on s’informe
Un bulbe pour les battements de cœur
Pour inspirer à pleins poumons
Pour reconnaître le bonheur
Et pour attirer Cupidon.
Refrain
Surtout faites en bon usage
Vous êtes mes petits enfants
Abel, s’il te plaît, reste sage
Caïn, tu en feras autant.
Comme vous n’êtes pas immortels
Mais que vous construirez votre histoire
Il faudra pour être éternel
Un hippocampe pour la mémoire
Sous votre crâne les neurones
Édifieront le genre humain
Vous distingueront de la faune
Mais çà, çà n’est pas pour demain
Refrain
Surtout faites en bon usage
Vous êtes mes petits enfants
Abel, s’il te plaît, reste sage
Caïn, tu en feras autant.
Bien posé entre les oreilles
J’espère qu’il vous fera usage
Le cerveau droit est une merveille
Le cerveau gauche vous rendra sage.
Voilà ce qu’avait dit l’Bon Dieu
On a bien respecté nos vœux
Son cadeau n’est pas abîmé
Vu qu’on n’y a pas trop touché.
Surtout on promet d'être sage
Nous sommes ses petits enfants
Abel, on l'a mis en cage
Et Caïn gambade gaiement
|
||||
11. |
Les départs
06:06
|
|||
LES DEPARTS
Les rêves de l’enfance s’amorcent au fond des gares
Des rêves que l’on sème et l’on aime les départs
On se sent fort et on a des relents d’aventure
Tenaillant la poitrine, des étoiles qui murmurent
Et ces tenailles qui serrent et nous figent comme un verrou
On reste coincés là pourtant on rêve un peu à nous
Rêver ces soirs d’été qu’on abordera d’autres rives
Qu’on quitte cette rue et cette putain de locomotive
Refrain
Et la gare de Saint-Pierre crie comme toutes les gares
Le fer s’y entrechoque, les trains sont au départ
Embarquent les adieux comme des navires bancals
Bousculés par les ballasts, les rêves bringuebalent
La vie qu’on s’était faite aux bornes de l’enfance
Et c’est ces putains de rêves qui partent en vacances
La vie qu’on s’était faite aux bornes de l’enfance
Et c’est ces putains de rêves qui partent en vacances
Dans le hall de la gare, ils s’apprêtent à dire leur départ
Leurs adieux se chuchotent, emplissent les couloirs
“D’au revoir”, “A jamais”, “Reste!”, “On se reverra bientôt”
“Si on se quitte encore, on se quitte une fois de trop”.
Elles sont pleines d’adieux, de regrets, d’oublis, de refus,
Dans les gares s’entassent les traits de ceux qu’on a perdus
D’amours qui se brisent, et d’amants qui se taillent
De parents qui se perdent mais aussi de retrouvailles
Refrain
Et la gare de Saint-Pierre crie comme toutes les gares
Le fer s’y entrechoque, les trains sont au départ
Embarquent les adieux comme des navires bancals
Bousculés par les ballasts, les rêves bringuebalent
La passion qu’on s’était faite dans notre adolescence
Et c’est ce putain d’amour qui s’en va en vacances
La passion qu’on s’était faite dans notre adolescence
Et c’est ce putain d’amour qui s’en va en vacances
Elles sont parfois silencieuses et sont presque désertées
Les gares (Elles)sont des refuges que les nuits ont oubliées
Et ceux qui n’attendent rien ont l’air d’attendre quelqu’un
Ils se sont arrêtés sur le bord du chemin.
Ne regardant même plus les trains qui partent sans eux
Ne regardant même plus les jours qui s’écoulent sans eux
Leurs rêves d’enfants clapotent, leur passé est sur son départ
Leur avenir s’encastre, se brise sur les miroirs
Refrain
De la gare de Saint-Pierre qui crie comme toutes les gares
D’Angoulême à Saint-Nazaire, les trains sont sur leur départ
Embarquent les adieux comme des navires bancals
Bousculés par les ballasts, les rêves bringuebalent
Des bribes d’existence et des morceaux de souffrance
Et des espoirs d’enfant qui ne partent pas en vacances
Des bribes d’existence et des morceaux de souffrance
Et des espoirs d’enfant qui ne partent pas en vacances
|
If you like Thierry Rogel, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp