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L'enseignement des d​é​parts

by Thierry Rogel

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1.
L'ENSEIGNEMENT DE MON VIEUX Deux gouttes de nausée Plic! Plic! Au fond du marécage Au fond d'un verre trop sage Deux gouttes de rosée Plic! Plic! De la pétale absente Coule sur l'herbe abondante N'y regarde pas de trop près, mon petit fils, Disait mon vieux désabusé Du monde des vivants je n'ai vu que la fange La beauté des hommes je ne l'ai vu qu'en songe Deux larmes orangées Plic! Plic! Sur le corps du vieux Coincé sur son pieu Deux gouttes de sueur Plic! Plic! Imprègnent sa chemise d'une auréole grise Faut pas trop te fouler si tu veux rire Dit le vieux mourant sur son pieu Faut pas faire comme moi, j'ai conservé le pire De tout ce qu'il fallait garder de ces lieux Deux gouttes de rosé Plic! Plic! Tombent au fond de son verre Vont noyer ses artères C'est deux larmes qui coulent Plic! Plic! Sur une joue absente Lentes, lentes, lentes... Faut savoir nager petit, si tu veux vivre! Disait mon vieux clodo ivre Faut pas faire comme moi j'ai coulé absent Tout au fond de mon abcès d'absinthe.
2.
DANS MON GARAGE Y a un clodo dans le garage Il est entré, j’sais pas par où Il a du sauter le grillage Et maintenant il fait son trou Dis moi chérie, qu’est c’que j’peux faire De ce mec qui s’est installé Dans le sou sol du propriétaire Et qui ne veut pas s’en aller ? Refrain Vous pouvez demander autant que vous voudrez Je suis vraiment comme tout le monde Je suis prêt à aider, je suis très dévoué On vous le dira à la ronde Mais si j’aime mon prochain, si j’ai l’âme élevée Le cœur plus grand qu’une mappemonde Je peux pas accueillir, comme le dit la télé (on dit à la télé) (à la TV) Toute la misère du monde Surtout dans mon garage Y a un bonhomme dans l’escalier Qui me demande la permission De rester pour se reposer Car dehors c’est pas folichon Dis moi chérie, j’suis bon garçon Je vote à gauche, j’suis concerné Mais j’voudrais bien ton opinion Comment lui dire de se casser ? Refrain Vous pouvez demander autant que vous voudrez (vous pouvez le demander à qui vous voudrez) Je suis vraiment comme tout le monde Je suis prêt à aider, je suis très dévoué On vous le dira à la ronde Mais si j’aime mon prochain, si j’ai l’âme élevée Le cœur plus grand qu’une mappemonde Je peux pas accueillir, comme on dit à la télé (à la TV) Toute la misère du monde Surtout dans l’escalier Y a un brave gars dans le salon Il a pas l’air méchant du tout Il fait plutôt triste impression Il a l’air d’être au fond du trou Dis moi chérie, j’voudrais t’y voir On dirait bien qu’il va pleurer Où donc as tu mis les mouchoirs Si c’est à moi de l’consoler ? Refrain Vous pouvez demander autant que vous voudrez (vous pouvez le demander à qui vous voudrez) Je suis vraiment comme tout le monde Je suis prêt à aider, je suis très dévoué On vous le dira à la ronde Mais si j’aime mon prochain, si j’ai l’âme élevée Le cœur plus grand qu’une mappemonde Je peux pas accueillir, comme on dit à la télé (à la TV) Toute la misère du monde Surtout dans mon salon. Y a un quidam dans le grenier Qui me regarde bien n face On dirait qu’il va s’effondrer Mais qu’est c’qu’il fout dans cette glace ? Dis moi chérie, fais moi plaisir Est ce que c’est moi dans ce miroir Est ce que c’est moi ce triste sire Est ce moi qui fait peine à voir ? Refrain Vous pouvez demander autant que vous voudrez (vous pouvez le demander à qui vous voudrez) Je suis vraiment comme tout le monde Je suis prêt à aider, je suis très dévoué On vous le dira à la ronde Mais si j’aime mon prochain, si j’ai l’âme élevée Le cœur plus grand qu’une mappemonde Je peux pas accueillir, comme on dit à la télé (à la TV) Toute la misère du monde Surtout dans mon grenier. Il y a un mec dans le garage Je crois qu'il me ressemble un peu Il me dit qu'il a fait naufrage Qu'il lui faut la chaleur d'un feu Dis moi chérie, viens donc me voir Je crois bien que je vais craquer Je ne voudrais pas faire d’histoires Mais j’peux pas dire de m’en aller Refrain Vous pouvez demander autant que vous voudrez (vous pouvez le demander à qui vous voudrez) Je suis vraiment comme tout le monde Je suis prêt à aider, je suis très dévoué On vous le dira à la ronde Mais si j’aime mon prochain, si j’ai l’âme élevée Le cœur plus grand qu’une mappemonde Je peux pas accueillir, comme on dit à la télé Toute la misère du monde Surtout dans mon garage.
3.
LE PETIT FILS D’ADAM Que le petit fils d’Adam Est fier de son savoir Quand il sert à asseoir Ses préjugés d’antan Que les hommes soient égaux Personne ne le niera Que certains soient plus beaux Tout le monde vous le dira. Ce que je vais conter Ne porte pas de nom Mais pourtant a souillé Quelques générations En ce siècle passé La science et la Raison S’étaient instituées Guides de l’opinion Des savants, hommes de bien Dûment anthropologues Étaient les apologues Du mâle et de l’aryen Sous couvert de science Et sous couvert de foi Une mâle suffisance S’imposait par la loi. Refrain Pourtant on était sûr Qu’on ferait tomber les murs De la superstition. Les femmes étaient illico Priées d’être épousées Renvoyées à leurs fourneaux Leur innocente beauté Et malgré quelque affaire On accordait aux youpins Un peu moins qu’un pied-à-terre Un peu moins qu’un strapontin Quant aux pauvres, rendant l’âme, Nul doute qu’ils aient du A leurs mœurs infâmes Leur vie et leur statut Aux populaces démunies D’atouts civilisés On donnait le Saint Esprit Avant de refuser Aux nègres, aux moricauds L’ambition d’être humain Ou les mettre, à défaut, Au rang des assassins On mesurait les crânes L’indice céphalique, Une science d’âne Prenait des airs bibliques Refrain Pourtant on était sûr Qu’on ferait tomber les murs De la superstition. (Or) On sait à quoi aboutit Cette rude ambition De classer en parties Une population Habituée à être Vaille que ville au milieu De ceux qui ont vu naître Les enfants du Bon Dieu. Le monde en l’an quarante Perdit sa dignité Dans des idées puissantes Que l’on peut oublier Gardons nous de l’Histoire Quand elle n’est que farce Propice à nous faire croire Qu’on peut sauver la face Devant les conséquences D’idées mal digérées De monceaux de souffrance Et de corps mutilés. Mais souvenons nous d’elle Rappelons la souvent Quand elle pointe, cruelle, L’ampleur de nos errements Refrain Pourtant on était sûr Qu’on ferait tomber les murs De la superstition. Dès lors, quand se réveillent Nos certitudes d’antan Gardons la bonne oreille Sachons d’où vient le vent Qu’un de ces trissotins S’avise de nous prouver Que nous sommes entre les mains D’une nature supposée Que la forme des crânes Le sexe, la peau, les gènes Feraient de nous un âne Ou un fils de Diogène Dès lors, réveillons nous L’Histoire a fait un tour La bête sort de son trou La voilà de retour Sous de nouvelles couleurs Oripeaux moins barbares Et la voilà qui leurre Le propos de comptoir Devant un verre de vin Quand nous croyons savoir Et nous croyons devin Nous répétons l’histoire. Refrain Pourtant on était sûr Qu’on ferait tomber les murs De la superstition.
4.
PORTRAIT D’UN ABSENT. Paris au printemps trouble les plus sages dommage au passage Que ce ne soit pas moi Je bois mon café Au comptoir du large Je m’accroche à la barge Mais elle n’est pas pour moi Refrain Les enfants qui galopent Au sortir de l’école Et les cœurs qui décollent Çà n’est plus pour moi Les pas qui se perdent Au hasard des rues Les allées et venues Ne sont pas pour moi Tu accomplis tes rêves T’étourdir en (de) voyages Dommage au passage Que je ne sois pas là Refrain Les bateaux qui se barrent Qui larguent les amarres Et me laissent ventre au port Ils ne sont pas pour moi Ton absence est mienne Sur la méridienne Les yeux grands ouverts Tu songeais à partir Tu rêvais d’avenir D’amours et de sourires Dommage au passage Tu ne rêvais pas de moi Refrain Mais les propos de hasard Les chansons de bazar Il ferait beau voir Que ce ne soit pas pour moi. (inspiré du documentaire “Thierry, portrait d’un absent" - 1er quatrain de Thierry Porcheron ...)
5.
Pod'Bic 03:07
PEAU D’BIQUE. C’était une emmerdeuse quasiment historique Elle seule avait le droit de se plaindre au patron Le patron c’était moi et j’vous jure, peau de bique Qu’elle m’en a fait voir, voir sur l’air des lampions Et elle se plantait là en plein après-midi Elle s’allongeait lubrique au milieu du salon Faisant craquer les ressorts d’un vieux canapé lit En lançant des oeillades qui m’en disait trop long Et me v’là à l’ouvrage bien forcé, c’est l’commerce Ici c’est ma cliente qu’est reine et je n’aurais Jamais osé prétendre, pour une histoire de fesses Que mon intégrité se volatilisait C’était une vraie chieuse, on n’en f’ra jamais plus Elle me piquait mes tiges, cachait mes sauciflards Pour m’empêcher de boire, coupait mon beaujolais Noyant ses turpitudes sous de piètres histoires. Car c’était pour mon bien, pour conserver ma ligne pour que j’ai la santé au zénith de la forme Vous savez, mes artères je m’en fiche comme d’une guigne J’ai le cœur un peu faible, j’ai pas le ventre aux normes Pour que j’sois pas trop laid et surtout présentable Que je perde le rouge qui me montait au nez Elle a fait une razzia, supprimant de la table Tout c’qu’est bon à manger et j’étais rationné C’est une enquiquineuse dûment assermentée Et pour qu’j’ai d’la culture et de belles opinions Elle m’a sucré mes livres et mes bandes dessinées Elle a jeté mes disques et mon accordéon Pour que j’sois pas trop con et surtout présentable Pour que je puisse tenir une conversation Sans dire trop de bêtises mais sans être admirable Elle m’a fait regarder “Questions pour un champion”. Mais là c’était pousser le sadisme un peu loin Pourrait on supporter cet étalage pervers? On peut être honnête homme on n’est pas moins humain C’est là qu’j’ai décidé que j’me mettrai au vert Au vert, çà voulait dire qu’il fallait partir loin Tell’ment qu’elle viendrait pas, tell’ment qu’ce s’rait dangereux Alors j’me suis tiré jusqu’au bistrot du coin Et pour y arriver, y a bien deux ou trois feux. Mais des fois, je l’avoue, j’crois qu’elle me manque un peu De ses reproches injustes, j’en ai la nostalgie Ici, dans ce bistrot où y a des amoureux Qui se font des idées sur c’que sera leur vie Alors avec mes potes autour d’un beaujolais On sort toutes nos gitanes, on bouffe un morceau de bleu (d’Auvergne) Mais si ma p’tite femme était là, j’lui dirais “S’il te plaît ma Titine, fais moi chier un p’tit peu!”
6.
La prière 05:22
LA PRIERE On a trainé nos carcasses Sur une terre trop fatiguée, Une terre trop lasse Détestée Tu nous a crées infirmes Et à en croire ce qu'on dit A la souffrance rime Notre vie. Refrain : Et si derrière notre pluie On esquisse parfois Un sourire. C'est encore notre ennui Qui s'étire. Tu parles de délivrance Tu nous parles de félicité Mais regarde quelle enfance Tu nous a donnée. Mon Dieu, bon dieu comme tu y vas Comment peux tu nous demander De nous agenouiller Devant toi ? Refrain : Pour des vieux déjà morts Est il sain de se plier encore Même pour la bonne cause Le bon droit ? On a les mains qui s'étiolent On a le pays qui chavire Dis, vieux, c'est pas drôle De souffrir. Des prières tu as voulu Et des larmes de circonstance Mais notre souffrance Qu'en fais tu ? Mon Dieu que nous as tu laissé Si ce n'est la crédulité Et un goût amer Sur la langue ? Refrain : On aurait aimé, tu sais Répandre un peu de lait sur nos plaies Et un peu de sel Sur nos vies. Mais tout çà.... c'est du passé Tout çà n'est que regrets On a autre chose à dire Tu ne crois pas ? Et même, même si on croit pas en toi Même si... on traine notre flemme On te trouve quand même Bien sympa. Refrain : C'est vrai qu'on n'est pas très sérieux C'est vrai qu'on ne fait pas de notre mieux Mais on vit pas vieux Sur cette terre. ( Et même) si parfois on t'offense S'il faut on prendrait ta défense Car dans l'fond ici y'a pas Beaucoup mieux.
7.
ON SE SOUVIENT DES ODEURS. Cà sent bon, Cà sent bon l'hiver Et le soleil qui s'engouffre Sous les combles poussiéreuses Ca sent bon la chambre du petit Ses jouets versés à demi Pendus au coffre, Abandonnés Ca sent bon les souvenirs Quand le soleil survient Après les pluies Quand les matins s'illuminent Et viennent se poser Sur ton épaule On se sent bon et on se sent petit Et on se sent à demi oublié On s'était un peu perdu en grandissant En fermant les persiennes Une à une alignées De nos têtes On s'était peut être assombris On s'était peut être assoupis Ca sentait le froid et le moisi On oublie... bon sang C'qu'on oublie. Mais bon sang, bon sang, y a des matins Où çà sent l'enfance dans toute la maison Mais bon sang y a des matins Où çà sent la bande, la famille, les copains, Ca sent bon.
8.
J’attends qu’un chien m’recueille. Ce jour où j’ai vidé Le fond de mon larfeuille Maint’nant qu’j’ai tout largué J’attends qu’un chien m’recueille Un pro de la chemine Qui a la gueule cassée Qui a la mauvaise mine Qu’ont tous les chiens blessés Un clebs qui s’rait peureux A force de prendre des coups Et qu’a l’cul si merdeux A l’asseoir n’importe où Et qui s’fout comme j’me fous De ma première pétasse Que je creuse mon trou En sifflant ma vinasse J’l’appellerai par des noms Qui sont rien qu’des plus cons Et çà l’amusera bien Que je l’appelle Pif le chien Il collera à mes guêtres Et j’vous jure, j’en doute pas Il saura comment mettre Ses pattes dans mes pas Il me dira “Raconte moi” Tes histoires si tendres Qu’elles n’intéressent que toi Mais j’aime bien les entendre”. (Et) il s’fout’ra comme j’me fous Des enfants qu’j’ai pas eus, Que je boive comme un trou Assez pour être cocu On ira doucement Sous la pluie, sur la plage Comme deux vieux amants On s’caressera l’pelage. S’il a la truffe causante Même si qu’il cause presque pas Sa patte est consolante Il la pose sur mon bras. C’qu’a été ma carrière Faudra qu’je lui raconte (Et) il m’r’gardera d’un air De dire “Y a qu’toi qui compte”. Et il s’fout’ra autant Que d’sa première portée D’la groseille que fièrement J’ai à la place du nez. Des bavards je te jure Qu’on a des choses à se dire Même des choses qu’on murmure Des secrets, des fous rires. (Mais) des fois quand on discute Y’a des clampins qui croivent Qu’on est deux qui s’disputent Qu’on est deux qui s’maravent Alors qu’on est deux frères Sauf qu’un, il a quatre pattes L’autre, il a un réverbère Et un restant de cravate. Et ils’foutra comme De sa première clébarde Comme moi j’me fous d’ma pomme Et j’ me fous d’la camarde.
9.
La corne 01:43
LA CORNE Je ne l'ai plus entendue depuis si longtemps Cette corne de brume brâmant en plein hiver Accpmpagnant nos pas sur le chemin de l'école On se sentait mystérieux et anonymes. Dans ce brouillard opaque cette purée d'argent Où nous aimions tant faire semblant de nous perdre On suivait aux abois la danse un peu folle Des passants qui prenaient des airs de pantomime. Depuis combien d'années et combien d'aventures Ne l'ai je plus entendue cette corne de brume Dans ces petits matins argentés et frileux Où on se rejoignait aux portes de l'école En se chauffant les mains, craignant les engelures Craignant les parents, leurs attentions et les rhumes On parlait tout bas des filles et des vieux En piétinant le sol, engoncés dans nos grolles. Et il faisait trop froid pour jouer aux cow-boys Nos doigts sont trop gelés pour une partie de billes On pouvait pas courir sur le sol verglacé On restait à regarder nos bouches qui fument Alors on inventait des histoires un peu folles Dans des pays lointains et dans de grandes villes Avec des chevaliers, des monstres et des fées Et des cris inspirés par cette corne de brume.
10.
Le cadeau 02:41
LE CADEAU. Quand le vieux nous a convoqué Sa voix portant du haut des cieux C’est fou ce qu’il nous a donné Nous n’en avons pas crû nos yeux. Il nous a dit : “Faites attention J’en f’rai pas d’autres de ces cadeaux Aussi, écoutez ma leçon D’abord, çà s’appelle un cerveau”. Refrain Surtout faites en bon usage Vous êtes mes petits enfants Abel, s’il te plaît, reste sage Caïn, tu en feras autant. Un cervelet pour être droit Se tenir debout comme un homme Et un cortex pour être en droit De prétendre que l’on s’informe Un bulbe pour les battements de cœur Pour inspirer à pleins poumons Pour reconnaître le bonheur Et pour attirer Cupidon. Refrain Surtout faites en bon usage Vous êtes mes petits enfants Abel, s’il te plaît, reste sage Caïn, tu en feras autant. Comme vous n’êtes pas immortels Mais que vous construirez votre histoire Il faudra pour être éternel Un hippocampe pour la mémoire Sous votre crâne les neurones Édifieront le genre humain Vous distingueront de la faune Mais çà, çà n’est pas pour demain Refrain Surtout faites en bon usage Vous êtes mes petits enfants Abel, s’il te plaît, reste sage Caïn, tu en feras autant. Bien posé entre les oreilles J’espère qu’il vous fera usage Le cerveau droit est une merveille Le cerveau gauche vous rendra sage. Voilà ce qu’avait dit l’Bon Dieu On a bien respecté nos vœux Son cadeau n’est pas abîmé Vu qu’on n’y a pas trop touché. Surtout on promet d'être sage Nous sommes ses petits enfants Abel, on l'a mis en cage Et Caïn gambade gaiement
11.
Les départs 06:06
LES DEPARTS Les rêves de l’enfance s’amorcent au fond des gares Des rêves que l’on sème et l’on aime les départs On se sent fort et on a des relents d’aventure Tenaillant la poitrine, des étoiles qui murmurent Et ces tenailles qui serrent et nous figent comme un verrou On reste coincés là pourtant on rêve un peu à nous Rêver ces soirs d’été qu’on abordera d’autres rives Qu’on quitte cette rue et cette putain de locomotive Refrain Et la gare de Saint-Pierre crie comme toutes les gares Le fer s’y entrechoque, les trains sont au départ Embarquent les adieux comme des navires bancals Bousculés par les ballasts, les rêves bringuebalent La vie qu’on s’était faite aux bornes de l’enfance Et c’est ces putains de rêves qui partent en vacances La vie qu’on s’était faite aux bornes de l’enfance Et c’est ces putains de rêves qui partent en vacances Dans le hall de la gare, ils s’apprêtent à dire leur départ Leurs adieux se chuchotent, emplissent les couloirs “D’au revoir”, “A jamais”, “Reste!”, “On se reverra bientôt” “Si on se quitte encore, on se quitte une fois de trop”. Elles sont pleines d’adieux, de regrets, d’oublis, de refus, Dans les gares s’entassent les traits de ceux qu’on a perdus D’amours qui se brisent, et d’amants qui se taillent De parents qui se perdent mais aussi de retrouvailles Refrain Et la gare de Saint-Pierre crie comme toutes les gares Le fer s’y entrechoque, les trains sont au départ Embarquent les adieux comme des navires bancals Bousculés par les ballasts, les rêves bringuebalent La passion qu’on s’était faite dans notre adolescence Et c’est ce putain d’amour qui s’en va en vacances La passion qu’on s’était faite dans notre adolescence Et c’est ce putain d’amour qui s’en va en vacances Elles sont parfois silencieuses et sont presque désertées Les gares (Elles)sont des refuges que les nuits ont oubliées Et ceux qui n’attendent rien ont l’air d’attendre quelqu’un Ils se sont arrêtés sur le bord du chemin. Ne regardant même plus les trains qui partent sans eux Ne regardant même plus les jours qui s’écoulent sans eux Leurs rêves d’enfants clapotent, leur passé est sur son départ Leur avenir s’encastre, se brise sur les miroirs Refrain De la gare de Saint-Pierre qui crie comme toutes les gares D’Angoulême à Saint-Nazaire, les trains sont sur leur départ Embarquent les adieux comme des navires bancals Bousculés par les ballasts, les rêves bringuebalent Des bribes d’existence et des morceaux de souffrance Et des espoirs d’enfant qui ne partent pas en vacances Des bribes d’existence et des morceaux de souffrance Et des espoirs d’enfant qui ne partent pas en vacances

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released July 1, 2003

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Thierry Rogel Joué Lès Tours, France

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