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Attention! Chute de chansons

by Thierry Rogel

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1.
LES AILES TROP COURTES J’ai les ailes trop courtes pour pouvoir m’envoler Elles sont tout juste bonnes pour partir à la nage Et faudrait que j’te r’garde, mon salaud, décoller Sale oiseau migrateur, tutoyer les nuages Moi, je me gèle les pieds et le fond du cal’çon Collé sur la banquise, çà me met en fureur Quand je te vois partir et rejoindre l’horizon (mais) mes ailes sont trop courtes pour t’faire un bras d’honneur. Refrain On se trompe toujours de nom Moi c’est le manchot Le pingouin, c’est l’autre con Enfin moins con que moi Car il s’en va au chaud Alors que moi Dans ce pays malsain Je reste le bec dans l’eau. Parfois, tu t’en vas quand le climat tourne à l’aigre Tu rejoins le soleil de pays merveilleux Quand moi je reste là, car moi je suis intègre Je ne fuis pas mon pays, je suis fidèle pour deux Pourtant, on peut le dire, partout sont nos semblables Qui sait s’il n’y en a pas dans ces pays lointains Ces pays sans banquises et ces pays de sable Mais j’ai les ailes trop courtes pour leur tendre la main Refrain On se trompe toujours de nom Moi c’est le manchot Le pingouin, c’est l’autre con Enfin moins con que moi Car il s’en va au chaud Alors que moi Dans ce pays malsain Je reste le bec dans l’eau. Et à défaut, j’y reste, les deux pieds dans la glace Et je prétends l’aimer, cette terre qui me tient Contre mauvaise fortune, je n’fais pas la grimace Je n’crie pas au bonheur mais je n’en pense pas moins. Je m’emmerde, faut le dire, dans ce blanc éternel J’ai beau faire le beau Serge, jouer l’indifférent Faire celui qui s’en fout, celui qui s’en bat l’aile Mais mon aile est trop courte pour m’en battre les flancs. Refrain On se trompe toujours de nom Moi c’est le manchot Le pingouin, c’est l’autre con Enfin moins con que moi Car il s’en va au chaud Alors que moi Dans ce pays malsain Je reste le bec dans l’eau. Quand le printemps revient, c’est l’aurore qui s’approche Qui réveille l’amour dans notre grande famille Alors on se prélasse, on s’étire sur la roche On se dore, pour un peu, on quitterait nos guenilles. On sait ben que l’Eden ne sera qu’éphémère Qu’avec l’hiver bientôt reviendront nos tourments On l’attend avec crainte, on s’rapproche, on se serre Mais nos ailes sont trop courtes pour s’enlacer vraiment Refrain On se trompe toujours de nom Moi c’est le manchot Le pingouin, c’est l’autre con Enfin moins con que moi Car il s’en va au chaud Alors que moi Dans ce pays malsain Je reste le bec dans l’eau.
2.
L’ETOFFE D’AURES Mon Dieu, au bord du quai Du train, au bord des lèvres, Je m’agrippais encore A ton écharpe dans l’envol Accrochée à ton col Comme une étoffe d’aures Toi tu avais la fièvre des voyages Et tu t’en allais . En ce temps de l’escale Ton départ annoncé Par ce vieux haut-parleur Usé, mesquin et insensible Qui se fout, c’est visible, De ce qu’est ma stupeur Et mes peurs amassées J’aimerais que tu me parles. Refrain Les aures sont des vents Aujourd’hui oubliés Mais ils ont caressé Ton visage en leur temps. Mon Dieu, je m’accrochais Ton corps déjà parti Sans même un au revoir Il fallait que je te dise Dépassant ma surprise La douleur exhalait Tes yeux en mon mouroir J’étais encore à leur merci. Nos souvenirs communs Tu n’en faisant plus guère Que le terreau minable De photos au fond d’un placard Où même le hasard Innocemment accable Comme la sablière du temps, Nos amours de gamins Refrain Les aures sont des vents Aujourd’hui oubliés Mais ils ont caressé Ton visage en leur temps. Si tu pouvais laisser, Lâcher ton devenir Malgré tous ces efforts Choisir de rester avec moi Moi qui suis aux abois Malgré tous mes remords Je n’ai rien à t’offrir Rien à promettre, rien à tenter Ici, il n’y a rien Malgré tous les déboires Et tous ces jours qui crèvent Admire donc comme ils sont laids. Mon Dieu, au bord du quai Du train, au bord des lèvres Tu me dis au revoir J’attends que tu descendes , En vain.
3.
FUMEUR INVETERE A dix-huit ans, tu consumais Bien tes vingt cibiches par jour A trente ans tu avais fait l’tour De c’qui s’prisait ou se fumait Des gauloises bleues qui encrassèrent Ta gorge avec tant de bonheur Aux blondes prétendues légères Qui ont fait palpiter ton cœur T’avais les doigts jaunes et la toux Un teint de cachet d’aspirine A côtoyer la nicotine Le cigare et le tabac roux Mais je dois bien le reconnaître Ces tiges, ces clopes avaient un rire Et un charme que les (bien des) poètes N’auraient jamais su bien décrire Et tu m’disais pourquoi faire gaffe ? Puisque ce gris ou cette taffe Si un jour il doit m’emporter C’est moi qui l’aurait décidé. A cinquante ans, t’es abstinent Je dirais même t’es obstiné Le tabac faut plus t’en parler On croirait pas qu’t’as vécu d’dans Alors même que, rappelle-toi, Bien trop souvent, j’avais le droit Avec un soupçon de mépris Que tu m’appelles « Fume-petit » Tout çà parce que je voulais pas En griller une tous les jours Mais seulement après un repas Après une fête, après l’amour Voilà maintenant que tu m’expliques En long en large, mais pas trop vite Avec des exemples bien pesés Comme si j’étais un demeuré. Que j’ai vraiment tort de fumer Que je n’ai aucune volonté Et puis que tu pourrais m’aider Parce que toi, t’y es passé. Parce que t’as cessé de fumer Tu te prends pour un vrai vainqueur Mais tu vois pas qu’il faut lutter De nos jours pour rester fumeur Et je suis sûr mon vieux complice Que des vices qu’il faut rejeter T’en as encore une pleine pelletée Vas y curé, fais ton office J’attends la suite sans impatience Que vas tu encore condamner ? Que faut il encore refuser Pour pouvoir garder ta confiance ? J’attends que tu viennes m’expliquer Toi vieux poivrôt d’vant l’éternel Que l’alcool nous coupe les ailes Que l’eau c’est bon pour la santé J’attends que tu viennes m’expliquer J’te vois venir vieux séducteur Toi qui as brisé plus d’un cœur Que seule compte la fidélité Mais jusqu’où veux tu donc aller Pour prétendre me purifier M’accordes tu encore le droit De m’empiffrer de chocolat ? Tu sais bien que j’n’aime que toi Mon poteau, mais j’voudrais pas t’blesser Je suis forcé de te rappeler Que quand t’es raide comme la Loi Qu’t’aimes plus le tabac, qu’t’aimes plus baiser Qu’t’aimes plus boire ni faire d’excès T’adores quand même me rappeler Que je suis complètement vicié. Vas y curé, fais ton office Mais tu sais, tu n’as pas changé Tu as toujours le même vice C’est toujours le même péché Depuis trente ans,…tu me fais chier !
4.
LES PETITS AMOUREUX. Ces petits amoureux qui dansent sur mes chansons J’leur ai pas dit d’venir s’bécoter sans façons Moi j’aurais préféré qu’ils écoutent mes vers Une chanson çà s’fredonne, çà n’est qu’un petit air Dites, si vous voles, qu’c’est une chanson d’amour Mais c’est vous qui le dites, moi j’suis pas vraiment pour L’amour moi j’aime pas çà, l’amour çà rend idiot Et çà r’passe pas les plats, çà fout l’cœur à zéro. Et si deux enfants s’aiment sur un air de musette On le prétend aveugle comme l’a dit le poète Mais si pour eux deux rimes sont des preuves d’amour Plutôt qu’aveugle, j’dirais que cet amour est sourd Ils choisissent une chanson au hasard d’un baiser Et ils lui donnent à vivre toute une éternité L’amour moi j’aime pas çà, l’amour çà rend idiot Et çà r’passe pas les plats, çà fout l’cœur à zéro. Et quand je vois deux vieux qui essuient une larme Sur ma vieille chanson, alors je rends les armes Je peux pas leur crier « Mais ma chanson est con ! Cà vaut pas l’coup d’pleurer de se foutre le bourdon Pour trois rimes écrites un jour que j’étais trop saoul Au comptoir du café, à la cabane Bambou L’amour moi j’aime pas çà, l’amour çà rend idiot Et çà r’passe pas les plats, çà fout l’cœur à zéro. Parfois sur leur vieille chaîne, ils ont mis ma chanson Alors ils dansent seuls au milieu du salon Leurs enfants les regardent et se frappent la tête Eux entendent bien que ma chanson est trop bête. Mais puisqu’on leur a dit que c’est une belle histoire Les petiots sont sympas et font semblant d’y croire Mais l’amour, ils aiment pas çà, ils savent qu’çà rend idiot La suite ils connaissent pas, ils sauront assez tôt.
5.
J'AI PAS FAIT EXPRES DE PARTIR. T'as beau me regarder et sourire Tu sais bien que je vais partir T'as beau dire, tu le sais, au fond Qu'on n'peut avoir la prétention De bâtir une vie sans avenir Sur des aveux et des souvenirs On a peu de temps devant nous Il faut peut êtr' mettr' les bouts. On s'aime assez pour se lacher Pour arrêter de se garder Tiens je te donne mon collier Et je te rends ta liberté "Qu'est ce que je vais faire ?" T'as murmuré Paralysée dans l'escalier Et tu m'as regardé partir T'as eu l'impression de mourir. J'avais rangé mes chemises Dans une valise fatiguée Rappelle toi on l'avait acheté Je t'en avais fait la surprise Pour ce voyage en amoureux On se connaissait depuis peu Pour une semaine à La Rochelle Coincés dans une chambre d' hôtel. "Pars pas! Ne pars pas!" Tu m'as dit "La table est mise pour ce midi Je t'ai fait ton plat préféré J'ai plus que çà pour te garder" "Pars pas! Ne pars pas!" C'est encore Ces paroles qui se promènent Toutes les nuits quand je dors Pourtant çà fait bien des semaines.   Je t'écris çà, pourtant ma vieille On s'était encore vus hier Pardonne moi j'avais sommeil Et j'ai pas su être bon compère Mais l'infirmière était passée Pour distribuer les cachets Ca m'assomme toujours un peu Mais tu sais que je me fais vieux. C'est bien de te voir tous les jours Mêm' si ce n'est qu'un petit tour J'aimerais que tu puisses rester Un peu plus que la journée mais tu sais qu'il n'y a pas de place Ici, y'a trop de vieux dégueulasses On garde que les grabataires (Je sais) çà fait un peu cache-misère. Tu sais c'que l'docteur a dit Je pourrais plus partir d'ici J'perds les pédales, j'sais plus rien faire Et t'es trop vieille pour être ma mère Ici on s'occupe bien de moi Et même si je m'ennuie de toi T'as beau me regarder et sourire Tu sais bien que je dois partir.
6.
La maitresse 03:05
LA MAITRESSE En son œil en tout point élément redoutable On voyait un désir, un appel discernable Une louve amoureuse aux morsures désirables Elle fixait son amant freluquet trop aimable En son œil en tout point semblable à vous et moi En son sexe attirant, des amants ligotés Appelaient au secours en cherchant une coursive Et voulant prévenir le nouvel être aimé Soulevaient le bassin de la louve lascive En une pose érotique , violent et doux émoi. En ses mains, étreignant votre peau de ses doigts Il y avait des années de caresses oubliées Des parfums de l’encens, de l’ambre et de la soie Il y avait des charniers d’amoureux délaissés En ces derniers instants ils étaient douze et moi. En sa bouche, il y avait quelque chose d’odieux Cette envie de faire croire qu’elle pouvait vous aimer Des fantasmes , des mensonges passant pour un aveu Alors que l’on était tout au plus désiré Quand du bout des lèvres elle vous murmure « touchez moi ! » Quand elle flatte votre corps, votre cœur et le reste Qu’elle compare vos yeux à ceux d’anciens amants Qu’au paddock, elle vous jauge, elle vous juge et vous teste Et vous note et vous classe, vous attribue un rang J’ai idée qu’en amour elle impose sa loi Quand elle quitte son amant et le laisse désolé Elle s’efface sans l’amour d’une quelconque maîtresse Elle s’enfuit, dérobant votre cœur déchiré Elle s’en va mais vous tient pour toujours à sa laisse Et vous seul, elle vous laisse face à un doux effroi
7.
ANATOMIE PATHOLOGIQUE. Il avait des Des yeux pour voir Il n'a pas su Su regarder Il avait une Bouche pour parler Il n'a pas su Pas su crier Il avait des Jambes pour marcher Il n'a pas su Pas su s'enfuir Et des oreilles Pour écouter Il n'a pas su Pas su entendre Et à ceux qu'il Qu’il méprisait Il avait une Langue à tirer Et à ceux qu'il Qu’il méprisait Alors, un jour Il s'est pendu.
8.
WILLIAM A PARIS “My kingdom for a horse” C’est dit en bon anglais Et puis c’est dit en force Mais il ne vint jamais Ce sacré canasson Avait autre chose à faire Qu’affronter le canon Muni de ses quatre fers Ah qu’as tu fait William A ce pauvre Richard III ? T’as misé sur une carne Et t’as tué ton roi. T’aurais été à Paris J’t’aurais pas conseillé De tuer ton ennui En jouant au tiercé T’aurais été à Auteuil T’aurais pas vu mon fric Ni même mon portefeuille Quand j’vois tes pronostics. « To be or not to be » Nous répétait Hamlet Mais c’était d’un ennui Qui nous prenait la tête Mais c’était pas la sienne Qu’il tenait dans sa main Toi t’en a fait une scène C’était pas très malin Ah qu’as tu fait William ? Un mec qui fait la tête Faut pas faire un drame Même si t’étais poète Tu serais à Paris Tu aurais fait la bombe Cà çà fait pas un pli Au bal des catacombes Et pour un souvenir Sûr que t’aurais piqué Le crâne du roi Lear Pour faire un cendrier Juliette et Roméo Etaient deux beaux salauds Juliette était un mec Roméo un saligaud Ils s’en allaient tous deux Hanter les caniveaux S’embrasser sous les cieux Et c’était pas bien beau Ah qu’as tu fait William ? Tu nous as bourré le mou T’aurais été à Paname T’aurais été un voyou Veux tu que je te dise ? T’aurais été un escroc Tu s’rais mort à Venise Sous quelques coups de couteaux Et personne n’aurait vu Grand Dieu, ta mort venir Seuls tes copains déçus Diraient : «Tiens, c’est William qu’expire ! »

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released July 1, 2007

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Thierry Rogel Joué Lès Tours, France

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